Le président sénégalais, Macky Sall, présidera, mercredi 28 décembre, un Conseil des ministres décentralisé à Tambacounda (Sud-Est) où il est arrivé lundi pour y séjourner jusqu’au 30 décembre prochain.
L’agenda du séjour du chef de l’Etat serait chargé. D’après le gouverneur de Tambacounda, Oumar Mamadou Baldé, Macky Sall va inaugurer des infrastructures et lancer des travaux publics avant de présider le Conseil des ministres décentralisé. Il aura également des entretiens avec divers acteurs socioéconomiques.
Ce Conseil est le deuxième qui sera tenu à Tambacounda, le premier remontant à 2013, une année après l’accession de Macky Sall au pouvoir.
Il est également prévu, au menu du séjour du président, «un conseil présidentiel territorialisé», toujours selon Baldé, auquel prendra part des maires, des présidents de conseil départemental, des représentants de la chambre de commerce de la ville et des organisations de femmes.
Cette rencontre devrait permettre d’«évaluer les engagements du gouvernement depuis 2013 et de prévoir les investissements prioritaires de l’Etat pour (…) Tambacounda, pour 2023-2025», affirme le gouverneur.
Sans surprise, cette tournée est vue par l’opposition comme une précampagne déguisée. Certains observateurs font remarquer que tous les précédents Conseils des ministres décentralisés ont eu lieu à la veille d’échéances électorales.
La coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar, défend clairement un autre mandat pour le chef de l’Etat. Réuni en séminaire, vendredi 23 décembre dans un hôtel de la capitale autour de Macky Sall, le staff de la coalition a laissé entendre que «notre majorité Benno est au strict respect du libre choix de son leader, le président Macky Sall, par rapport à l’échéance décisive de la présidentielle de 2024».
«En tout état de cause, le séminaire lance un appel pressant pour que, dans un élan de vaste rassemblement, le candidat désigné le moment venu assure le triomphe de notre camp», assurent les responsables de Benno Bokk Yakaar.
Depuis plusieurs semaines, des organisations de la société civile pressent le chef de l’Etat de dissiper le doute et d’annoncer ouvertement qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, susceptible de semer un «chaos» dans le pays.