Les élections générales au Soudan sont prolongées à jeudi après une faible participation au scrutin qui devrait reconduire Omar el-Béchir à la tête de l’Etat, alors que deux candidats se sont retirés, dénonçant des irrégularités.
La Commission électorale a décidé de repousser encore d’un jour la fin des élections présidentielle et parlementaires, organisées initialement de lundi à mercredi, dans ce grand pays pauvre d’Afrique, gouverné depuis plus d’un quart de siècle par le général Béchir.
Arrivé au pouvoir en 1989 à la faveur d’un coup d’Etat et âgé de 71 ans, il est d’ores et déjà assuré d’être réélu puisque qu’il n’affronte que des candidats peu connus et que la majorité de l’opposition boycotte le scrutin. De ce fait, très peu d’électeurs se sont rendus aux urnes. De plus, des problèmes administratifs et des violences ont perturbé ces deuxièmes élections multipartites depuis 1989.
Les candidats indépendants Omar Awad al-Karim et Ahmed Radi ont tous deux déclaré se retirer de l’élection, suite à des irrégularités constatées lors du scrutin. M. Radi a expliqué qu’il se retirait à cause des « nombreuses irrégularités dans la procédure ». Au cours d’une conférence de presse à Khartoum, M. Karim a expliqué se retirer pour les mêmes raisons.
Une journée supplémentaire sera accordée « dans toutes les circonscriptions et tous les bureaux de vote du Soudan », a expliqué le chef de la commission électorale, Mokhtar al-Assam, sans avancer de chiffre sur la participation. Dans l’île de Tuti, une zone agricole luxuriante située à Khartoum, à la confluence entre le Nil Bleu et le Nil Blanc, seuls une dizaine d’électeurs, la plupart âgés, se sont rendus dans l’unique bureau de vote en l’espace d’une heure.
« Sur 8.158 électeurs inscrits, environ 1.800 ont voté jusqu’à maintenant », a dit le directeur du bureau, Mouatassim Ahmed, constatant que la participation avait été la plus élevée lundi, décrété férié. La faible participation, anticipée par les autorités qui ont fermé mercredi les bureaux de vote deux heures après l’horaire initialement prévue, est « gênante », a estimé un candidat briguant un siège de député pour une formation alliée du parti au pouvoir.