L’opposant camerounais Maurice Kamto a regretté que le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) ait célébré avec ardeur les 40 ans du président Paul Biya à la magistrature suprême en novembre dernier, dans le contexte d’une «République» qui de surcroit regorge «tant d’intelligences»
«L’année 2022 est (…) l’année du quarantième anniversaire de l’accession au pouvoir du Président de la République en fonction. Nous ne pouvons tirer aucune fierté d’une telle réalité politique dans une République qui se targue d’être démocratique», a-t-il déclaré dans son message de fin d’année 2022 publié sur les réseaux sociaux.
Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), principal parti d’opposition, a estimé que «le quarantième anniversaire d’un homme à la tête d’un Etat dans lequel il y a tant d’intelligences, où le dynamisme de la jeunesse est envié, et où les jeunes de moins de 35 ans représentent plus de 60% de la population, est à lui seul une preuve que le Cameroun est une anomalie politique».
Paul Biya, 89 ans et président depuis 1982, a entamé, en effet, le 6 novembre dernier sa quarantième année au pouvoir. Le RDPC a organisé, à cette occasion, des festivités dans plusieurs coins du pays.
Maurice Kamto, qui dénonce une «confiscation monarchique du pouvoir», craint que «cette longévité qui s’inscrit dans une logique de conservation en soi du pouvoir» ne puisse conduire «au fil des ans à la ruine du pays».
Il a attiré l’attention sur la «tentation» du régime de Biya «d’organiser une succession dynastique à travers une transmission du pouvoir de Gré à Gré en dehors du choix du peuple souverain, voire de la Constitution», une réalité qui, selon lui, guette l’Afrique centrale dans son ensemble.
«Ensemble, mettons solennellement en garde tous ceux qui ici ou ailleurs seraient tentés par une telle aventure. Les Camerounais, particulièrement le Peuple du Changement, n’accepteront pas que quiconque transpose dans leur pays des expériences politiques irresponsables et totalement irrespectueuses de la dignité des peuples», a-t-il prévenu.