Le président de transition du Burkina Faso, le capitaine Traoré a remis en cause, une convention signée avec le groupe français Meridiam portant sur la gestion du futur aéroport international de Donsin, a rapporté mercredi l’Agence d’information du Burkina (AIB).
Le chef de l’Etat a mis en avant la suspension de cet accord et la relecture des textes, lors d’une rencontre qu’il tenait mardi à Bobo-Dioulasso (ouest), avec les Forces vives de la région des Hauts Bassins.
L’AIB rappelle que Meridiam a signé en octobre 2021, avec l’Etat burkinabè, une concession de 30 ans pour la conception, la construction, le financement, l’exploitation et la maintenance du futur aéroport international du pays, situé à 35 kilomètres au nord-est de Ouagadougou, la capitale.
Le nouvel aéroport est en cours de construction sur une superficie de 4.400 ha et devrait être fonctionnel dès le premier semestre de 2024. Sa capacité d’accueil est estimée à 1 million de passagers par an.
Un effondrement d’une dalle survenu le 30 décembre dernier sur le site de construction a fait 7 morts et 6 blessés, selon le procureur du Faso, près le tribunal de grande instance de Ziniaré, Fissouonté Hien, qui a annoncé aussi «l’audition de tous les intervenants dans le cadre de la réalisation de cet ouvrage (…) pour situer les responsabilités pénales».
A différentes reprises, le Syndicat Unique de la Météorologie et de l’Aviation civile et assimilés (SUMAC) s’est opposé à cet accord avec le groupe français, notant que, d’après le code de l’aviation civile, la sûreté et sa mise en œuvre doit être assurée par l’Etat.
Sa dernière interpellation a eu lieu à l’occasion de son 14e congrès, organisé le 24 juin 2022 à Ouagadougou, sous le thème : «Sureté et insécurité dans un contexte de privatisation de l’aéroport international de Ouagadougou-Donsin : enjeux, défis et perspectives pour l’aviation civile Burkinabè».
«L’aéroport international est une frontière (…) Aujourd’hui, nul n’ignore qu’on a signé le 12 octobre 2021 une convention de concession qui ne prend pas assez en compte les intérêts du peuple burkinabè et des travailleurs (…) Dans la convention signée, les 80% de recettes sont récoltés par le nouveau concessionnaire. Alors que la sûreté est un domaine régalien. Il est inconcevable pour nous que notre Etat transgresse nos textes», avait alors indiqué Ahmed Lamizana, SG du SUMAC.