Alors que s’approchent la tenue des élections générales au Gabon, l’opposition et la société civile, affichent des inquiétudes suite à la décision du ministère de l’Intérieur de procéder aux opérations de révision du fichier électoral dans les mairies, gouvernorats et préfectures, en lieu et place des salles de classe comme aux dernières élections de 2018.
Le parti de l’opposition Réappropriation du Gabon, de son Indépendance pour sa Reconstruction (RÉAGIR) voit dans cette initiative une manœuvre visant à limiter l’enrôlement des électeurs.
«Toute cette stratégie voudrait simplement amener les gens à se désintéresser au processus électoral et donc à augmenter le taux d’abstention. Nous à RÉAGIR, on estime que le pouvoir a tout à gagner à ne pas voir les gens s’inscrire», a indiqué, mercredi, le vice-président de la formation politique, Etienne Francky Meba Ondo, lors d’un petit-déjeuner de presse à Libreville.
Le parti a ainsi appelé «les Gabonais à contrecarrer cette stratégie du pouvoir-PDG, en s’inscrivant massivement sur les listes électorales, en votant massivement et en sécurisant le vote à partir des éléments et des dispositifs que l’opposition présentera prochainement».
Comme pour mettre les citoyens devant leurs responsabilités, le président de RÉAGIR, François Ndong Obiang, a soutenu qu’il y a un choix à faire, «soit accepter de voir s’imposer pour 7 années supplémentaires, soit 21 ans, un pouvoir qui a fait la démonstration éclatante de son incompétence pendant 14 ans (…), soit ouvrir une page nouvelle grâce à l’alternance et au changement au sommet de l’État».
Le week-end dernier, la Plateforme citoyenne et Patriotique «Gabon d’abord» a, pour sa part, exigé que soit maintenu le format de 2018 afin d’éviter l’abstention électorale massive.
Les élections présidentielle, législatives et locales se tiendront en été prochain. Le parti au pouvoir a désigné le président Ali Bongo comme son «candidat naturel».