Le 16ème congrès du Front Polisario auquel participent quelques 2.000 délégués depuis vendredi dans l’un des camps de Tindouf en Algérie, a été prolongé le 17 janvier de 48 heures, à cause des vives dissensions tribales autour de la réélection de leur controversé chef, Brahim Ghali qui a pourtant, le soutien des généraux algériens et leur chef suprême, Saïd Chengriha.
En l’absence de candidats de poids, hormis Bachir Mustapha Sayed, l’actuel chef du Polisario Ghali compte briguer un nouveau mandat, alors qu’il est vivement contesté particulièrement par les jeunes Sahraouis des camps qui ne croient plus en ses promesses et en ses capacités à mettre fin à leur calvaire.
Ils lui reprochent aussi d’être aux ordres des généraux algériens et d’avoir les mains liées pour un peu soit-il, lever le blocus imposé depuis des décennies aux populations séquestrées à Lahmada et ne survivent que grâce aides humanitaires internationales, à la contrebande et aux trafics de tous bords.
Le choix du futur chef du front «Polisario» a été déjà scellé à Alger bien avant la tenue du 16ème congrès, car il est de notoriété qu’aucune décision de taille ne peut être prise au QG du front à Rabouni sans l’aval préalable des galonnés de l’armée algérienne.
Dans le conflit du Sahara Occidental tout se décide à Alger et les dirigeants du Polisario ne font qu’obéir aux consignes qui leurs sont dictées alors que la voix des civils sahraouis est pratiquement inaudible et toute autre voix dissidente ou critique est immédiatement matée par les milices armées du front.
Les habitants des camps de Tindouf sont convaincus que la réélection de Brahim Ghali ou tout autre dirigeant ne changera en rien leur statuquo tant que le régime algérien s’obstine à tenir tête à son voisin et ennemi juré le Maroc, qu’il peine à affaiblir afin de réaliser ses ambitions hégémoniques et son leadership régional.
D’ailleurs, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune qui lui aussi n’agit que sous les ordres du général Chengriha et de ses lieutenants, l’a ouvertement réaffirmé ce jeudi 19 janvier à Alger, en déclarant que le Sahara est une cause nationale pour l’Algérie et de cracher que «Nous ne lâcherons pas le Sahara occidental, quel qu’en soit le prix».
Ces propos ne font donc que confirmer sans la moindre équivoque, que le conflit autour du Sahara est un litige algéro-marocain et les séparatistes sahraouis du Polisario n’y jouent qu’un rôle de figurants et ou de boucs émissaires.