Le projet d’une nouvelle Constitution et la mise en place d’une commission électorale indépendante sont les principales revendications faites par le principal parti d’opposition en Tanzanie, Chadema, qui a tenu son premier meeting, samedi dans la ville de Mwanza (nord), depuis la levée, début janvier, de l’interdiction des rassemblements politiques par la présidente Samia Suluhu Hassan.
«Bien que nous remercions la présidente pour la levée de l’interdiction, notre pays a besoin d’une nouvelle Constitution, une nouvelle Constitution est inévitable, nous (opposition et parti au pouvoir) avons besoin d’une réconciliation à ce sujet, mais pour cela, nous avons besoin d’une commission électorale indépendante», a déclaré le président du parti, Freeman Mbowe.
Ce leader a dit espérer des changements dans son pays, devant des milliers de partisans du parti qui étaient encadrés par des policiers tout au long de leur défilé. Le meeting de samedi a marqué le 30e anniversaire de l’enregistrement politique de Chadema.
L’interdiction des rassemblements politiques avait été prononcée en 2016 par l’ex-président John Magufuli, décédé en mars 2021 des suites de Covid-19 ; une mesure critiquée par l’opposition parce que, selon elle, le parti au pouvoir n’était pas concerné par l’injonction.
Les dirigeants de Chadema prévoient une série de rassemblements pour consulter la base du parti, à s’en tenir aux propos de la présidente de la branche féminine de Chadema, Sharifa Suleiman. «Nous allons organiser autant de rassemblements que possible pour atteindre tous les quartiers et villages du pays. C’est le moment pour nous de déblayer le terrain pour les élections de 2025», a-t-elle indiqué.
Rappelons que sous l’ère de Samia Suhulu, l’opposant Mbowe avait été arrêté en juillet 2021, pour «financement du terrorisme» et «complot», avant d’être libéré début mars 2022. Son procès avait terni l’image de la présidente qui, à son arrivée au pouvoir, avait pourtant voulu se démarquer de l’autoritarisme de son prédécesseur, disant s’engager dans la défense des libertés publiques. Chadema avait alors dénoncé une persécution politique.