Plusieurs milliers de Sud-Africains ont protesté mercredi contre la «crise d’électricité» dans la première puissance industrielle du continent régulièrement paralysée par des coupures qui se sont aggravées.
A Johannesburg, près de 3.000 manifestants vêtus de bleu, couleur du premier parti d’opposition (DA, Alliance démocratique) ont marché jusqu’au siège du parti au pouvoir (ANC, Congrès national africain), brandissant des pancartes «Trop c’est trop», «Le délestage est un crime».
Au Cap, quelque 1.500 protestataires ont également défilé devant le siège local du parti historique avec des drapeaux nationaux. Les manifestations placées sous forte présence policière se sont déroulées dans le calme. L’entreprise publique Eskom produit 90% de l’électricité en Afrique du Sud. Gravement endettée, celle-ci se débat avec des centrales vieillissantes et mal entretenues, régulièrement en panne. Pour pallier le manque, la population de 60 millions et les entreprises sont soumises à des délestages programmés.
Le pays est actuellement aux stades 3 et 4 des délestages sur une échelle de 8, ce dernier stade prévoyant plus de 13 heures de coupure par jour. Les coupures d’électricité récurrentes qui plombent l’économie sud-africaine entravent la production de certains produits, entraînant un manque d’approvisionnements notamment en viande de poulet, qui pourrait aboutir à une hausse des prix. Alerte donnée lundi dernier par le principal syndicat agricole AgriSA.
Le géant du fast-food spécialisé dans le poulet frit, KFC, a annoncé le mois dernier fermer temporairement 70 restaurants dans le pays. «Les délestages ont entraîné des perturbations dans près de 7% de nos restaurants», a précisé la chaîne dans un communiqué.
Le président Cyril Ramaphosa dans sa lettre hebdomadaire à la nation a évoqué lundi une crise de l’électricité qui fait «des ravages, mais qui ne pourra pas être résolue en une nuit».