L’ONG internationale Human Rights Watch (HRW) a réagi vendredi 27 janvier, au meurtre du journaliste camerounais Martinez Zogo, survenue quelques jours plus tôt, demandant aux autorités de Yaoundé d’ouvrir une «enquête indépendante» et «transparente».
«Les autorités camerounaises devraient mener une enquête efficace et transparente sur le meurtre de Martinez Zogo, un éminent journaliste d’investigation», a souligné dans un communiqué, l’organisation de défense des droits de l’Homme.
Directeur de la radio privée Amplitude FM, Zogo a été enlevé le 17 janvier et son corps a été retrouvé mutilé le 22 janvier à Soa, une banlieue de Yaoundé, la capitale du Cameroun.
Quelques semaines avant son assassinat, le journaliste Zogo qui dénonçait régulièrement la corruption au Cameroun, avait parlé à la radio de son travail d’enquête sur des affaires de détournement de fonds au sein d’institutions publiques, menaçant de citer nommément les personnes impliquées. Il a également évoqué à l’antenne des menaces auxquelles il était confronté.
Le gouvernement camerounais a reconnu, dans une déclaration publiée le 22 janvier, que Zogo avait «subi d’importants sévices corporels», promettant, par la même occasion, l’ouverture d’une enquête «pour retrouver et traduire devant la justice, les auteurs de ce crime odieux, inqualifiable et inadmissible, qui ne peut se justifier sous aucun prétexte».
«Martinez Zogo était un journaliste qui prenait de grands risques pour faire éclater la vérité sur la corruption. Son meurtre odieux envoie un message effrayant à tous les autres journalistes du Cameroun», a estimé Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à HRW, ajoutant que «les autorités camerounaises devraient mener une enquête rapide et impartiale afin que les assassins de Zogo puissent être traduits en justice».