L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo estime que la lutte contre le jihadisme en Afrique de l’Ouest passe par la création d’une brigade anti-djihadiste dans un appel lancé ce week-end, à la CEDEAO lors de sa visite à Bayota, dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire.
«Au lieu de donner des ordres méchants à certains pays qui luttent contre les djihadistes, je propose à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest de créer une brigade anti-djihadiste comprenant les militaires de tous les pays de la CEDEAO […] Si on ne fait pas ça, c’est qu’on a rien fait», a-t-il suggéré le week-end écoulé.
L’ancien Président a assuré être contre les coups d’États ou toutes ses formes possibles, en s’interrogeant «pourquoi le colonel Assimi Goïta a pris le pouvoir au Mali et il est soutenu par la population, il faut étudier ça; pourquoi Ibrahim Traoré (au Burkina Faso) a pris le pouvoir et puis il est soutenu par la population, il faut étudier cela».
Et Gbagbo d’expliquer que «c’est parce qu’ils ont promis de lutter contre les jihadistes et qu’ils luttent contre les jihadistes», faisant observer que le capitaine Ibrahim Traoré, le président de la Transition au Burkina Faso «n’est même plus à son bureau, il est sur le terrain».
Selon Gbagbo, «en créant la brigade anti-jihadiste, on résout deux problèmes, premièrement on lutte contre le jihadisme, (notamment) contre le banditisme terroriste et deuxièmement, on évite d’appeler au secours des troupes européennes».
De ce fait, a-t-il dit, «on n’appellera pas les troupes européennes parce que nous-mêmes, nous nous mettons en mouvement pour régler nos problèmes ». Il a néanmoins admis «qu’il y a des problèmes pour lesquels on est obligé d’appeler des pays européens».
Les dirigeants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest se sont engagés le 4 décembre 2022 à Abuja, à créer une force régionale face au jihadisme et aux coups d’État en Afrique afin de ramener la sécurité et la stabilité dans la région ouest-africaine.