Le Fonds Monétaire International (FMI) a de nouveau exprimé lundi dernier son opposition au programme de subvention sur le carburant à la pompe par le gouvernement du Cameroun, lui suggérant fortement d’y mettre un terme.
D’après le FMI qui vient d’achever une mission d’évaluation à Yaoundé, les coûteuses subventions au carburant «évincent les dépenses prioritaires» et représentent six fois le budget alloué à l’agriculture, quatre fois celui de la santé et plus de trois fois ceux de l’énergie et de l’eau.
Ces subventions sont «non-viables selon les projections actuelles des prix internationaux du pétrole et mal ciblées par rapport à ceux qui en ont besoin», jugent les experts de l’institution de Bretton Woods.
Ils recommandent au Cameroun des réformes dans ce secteur, accompagnées de «mesures visant à atténuer l’impact sur les plus vulnérables, notamment des transferts monétaires».
Yaoundé est également appelé à réexaminer sa politique fiscale afin de «mobiliser les recettes intérieures non pétrolières» et à élargir son assiette fiscale.
En cas de mise en œuvre de ces réformes, le Cameroun pourra bénéficier d’un déblocage d’un prêt d’environ 74,6 millions de dollars du FMI dont le Conseil se réunira début mars pour statuer sur cette question.