Les pays de la région Afrique australe ont alerté mardi contre une «escalade des tensions» dans le petit royaume d’Eswatini et exhorté la dernière monarchie absolue du continent à mener «une enquête approfondie» après l’assassinat de l’influent opposant, Thulani Maseko.
Avocat respecté de 52 ans et opposant farouche au régime du roi Mswati III, Maseko a été tué dans la soirée du 21 janvier à son domicile de Luhleko, près de la capitale Mbabane. Il avait été déjà envoyé en prison pour avoir critiqué la monarchie.
Quelques heures avant l’assassinat de Thulani Maseko, le roi Mswati III avait lancé un message public à ses opposants: «Les gens ne devraient pas se plaindre si des mercenaires les tuent. Ces gens ont commencé la violence en premier».
Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) qui regroupe 16 pays, réunis dans la capitale namibienne, Windhoek, ont exigé «une enquête rapide, transparente et approfondie» sur cet ignoble assassinat, rejoignant les appels lancés la semaine dernière, par l’ONU et les Etats-Unis pour une enquête «impartiale».
La SADC a appelé le royaume à «lancer de toute urgence un dialogue national», soulignant la poursuite «des violences continues et sporadiques, signes d’une escalade des tensions».
Le royaume d’Eswatini est secoué depuis 2021 par une contestation pro-démocratie. En juin 2021, au moins 37 personnes ont été tuées lors de manifestations anti-régime violemment réprimées par les forces de l’ordre.