Le directeur de la division des droits de l’Homme de la Minusma, Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, «devra quitter le territoire national (du Mali) dans un délai de 48 heures», a annoncé dimanche, la junte militaire au pouvoir au Mali dans un communiqué.
Cette décision intervient après un discours violemment critiqué par la junte prononcée par une défenseure des droits humains malienne qui a dénoncé il y a dix jours à l’ONU, la situation sécuritaire dans le pays et l’implication, selon elle, des nouveaux alliés russes de l’armée malienne dans de graves violations.
«Cette mesure fait suite aux agissements déstabilisateurs et subversifs» de Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, souligne le communiqué lu au journal de la télévision nationale et portant la signature du porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.
«A l’occasion des différentes sessions du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Mali, les actions de Ngefa-Atondoko Andali ont consisté à sélectionner des usurpateurs s’arrogeant le titre de représentant de la société civile malienne, en ignorant les autorités et les institutions nationales», précise le document.
Le Mali est engagé dans une lutte contre des combattants liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui mènent depuis dix ans une insurrection qui s’est étendue aux pays voisins.
La Minusma a été créée en 2013 pour aider à stabiliser l’Etat malien menacé d’effondrement sous la poussée jihadiste, protéger les civils, contribuer à l’effort de paix, défendre les droits humains.
Les colonels arrivés au pouvoir par un putsch en 2020 et confortés par un second coup de force en 2021, se sont détournés de l’ancien allié français et de ses partenaires occidentaux, et se sont rapprochés militairement et politiquement de la Russie.
D’ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, effectue ce lundi une visite de deux jours au Mali, a annoncé dimanche le ministère malien des Affaires étrangères.