Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a ordonné ce mercredi, le rappel immédiat de l’ambassadeur algérien à Paris pour consultations, suite à l’exfiltration par les autorités françaises de la journaliste franco-algérienne, Amira Bouraoui de la Tunisie d’où elle allait être extradée vers Alger.
Dans ce bref communiqué relayé mercredi par les médias algériens, la présidence algérienne souligne que «dans le prolongement de la note officielle par laquelle l’Algérie a protesté fermement contre l’exfiltration clandestine et illégale d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne, le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune a ordonné le rappel en consultations de l’Ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat».
Quelques minutes avant ce communiqué, et en l’absence d’une réaction des autorités française à la note officielle de protestation, le ministère algérien des Affaires étrangères a diffusé un autre communiqué dans lequel il annonce avoir «exprimé aujourd’hui à l’Ambassade de France (à Alger) la ferme condamnation par l’Algérie de la violation de la souveraineté nationale par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l’Etat français qui ont participé à une opération clandestine et illégale d’exfiltration d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne».
«Ce développement inadmissible et inqualifiable cause un grand dommage aux relations algéro-françaises», a mis en garde la même source.
Pour rappel la journaliste franco-algérienne, Amira Bouraoui se trouvait la semaine dernière en Tunisie, et allait être extradé vers l’Algérie, mais, elle a été exfiltrée par les autorités consulaires françaises qui l’ont embarquée lundi à bord d’un vol de Transavia à destination de Lyon, ce qui a enragé la junte algérienne.
Les dirigeants d’Alger sont passés directement à l’escalade et à leur chantage habituel, en rappelant leur ambassadeur, mettant du coup, fin à la fraîche lune de miel entre Emmanuel Macro et le duo Abdelmedjid Tebboune/ Saïd Chengriha.
Le même stratagème a été utilisé contre la France, lorsque le président Macron avait osé parler le 2 octobre 2021, de la «rente mémorielle» entretenue par le «système politico-militaire» en Algérie.
Du côté tunisien, et pour éviter les représailles d’Alger, le président Kaïs Saied s’est empressé mardi, de limoger son ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi, et ce, quelques heures seulement, après le décollage de l’avion qui rapatriait Amira Bouraoui en France.
Avec cette nouvelle escalade, la fragile embellie des relations franco-algériennes risque fort de voler en éclat si la machine diplomatique algérienne ne fait pas rapidement machine arrière.