Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré jeudi soir l’état de catastrophe nationale pour tenter d’endiguer la profonde crise de l’électricité qui mine le quotidien de ses compatriotes.
«Nous déclarons l’état de catastrophe nationale pour répondre à la crise de l’électricité et ses conséquences», avec effet immédiat, a déclaré Ramaphosa, depuis l’Hôtel de Ville du Cap où il a tenu son discours annuel sur l’état de la Nation.
«A circonstances extraordinaires, mesures extraordinaires», a-t-il ajouté, précisant que «dans l’immédiat, la tâche consiste à réduire significativement et dans les mois à venir l’intensité des délestages pour, à terme, y mettre fin».
L’état de catastrophe permet principalement de débloquer des fonds exceptionnels. Des aides aux entreprises notamment du secteur alimentaire, particulièrement touché par la crise, seront débloquées, a annoncé le chef de l’Etat. Les hôpitaux et les stations d’épuration des eaux usées seront si possible épargnés par les coupures. Un ministre de l’Électricité rattaché à la présidence doit être bientôt nommé.
L’état de catastrophe vise aussi à apaiser une colère grandissante qui a gagné la rue ces dernières semaines avec des manifestations contre les coupures d’électricité dans plusieurs villes, à l’appel de l’opposition et des syndicats. Jeudi encore, plusieurs centaines de manifestants étaient rassemblés au Cap, dans un contexte économique et social difficile.
«La crise a progressivement évolué pour venir toucher toutes les couches de la société devenant une menace pour notre économie et notre tissu social», a déploré Ramaphosa.
Les caisses de la compagnie publique d’électricité Eskom ont été l’une des principales cibles du pillage organisé des ressources de l’Etat. L’entreprise qui produit 90% du courant consommé dans le pays est prise à la gorge par une dette de près de 21 milliards d’euros (400 milliards de rands).