La justice nigériane a rejeté ce mercredi, deux plaintes qui contestaient l’éligibilité du président Muhammadu Buhari élu le 28 mars dernier et devant être investi le 29 mai prochain, à la magistrature suprême du pays.
Cette affaire sur la remise en cause de l’éligibilité de Buhari avait éclaté bien avant le scrutin présidentiel. Une plainte avait été déposée par un particulier et défendue par Mike Ozekhome, un des avocats les plus réputés du Nigeria, connu également pour ses affinités avec le parti du président sortant, Jonathan Goodluck.
Le plaignant accusait l’ex-général Buhari de ne pas avoir les diplômes requis pour présenter sa candidature à l’élection présidentielle et d’avoir menti sous serment devant la Commission électorale indépendante (Inec). Buhari aurait affirmé, selon le plaignant, que ses diplômes étaient conservés dans les archives de l’Armée nigériane, mais l’institution militaire avait démenti ces propos. Selon la loi en vigueur dans le pays, tout candidat postulant pour la présidence de la République doit avoir au moins un diplôme de fin d’études secondaires.
Le Congrès progressiste (Apc) de Buhari avait qualifié ce recours en justice de manigance du parti au pouvoir visant à disqualifier le principal rival de Goodluck.
Le juge Adeniyi Ademola de la Haute cour fédérale d’Abuja a rejeté mercredi, l’une des deux plaintes après que Mike Ozekhome, l’avocat du plaignant, un particulier dénommé Chukwunweike Okafor, eut déclaré au tribunal qu’il retirait cette plainte à la demande de son client.
L’avocat a justifié ce retrait par la volonté de con client de permettre au futur gouvernement de Buhari de se concentrer sur « l’énorme tâche » qui l’attend.
La Haute cour fédérale d’Abuja a fait de même avec l’autre plainte qui a été classée, après que le plaignant l’ait retirée en invoquant les mêmes raisons.
L’ancien général Buhari, 72 ans, vient donc d’échapper à une procédure judiciaire qui pouvait remettre en cause sa victoire. Mais cette question de diplômes n’avait jamais été soulevée lors de ses trois précédentes candidatures, en 2003, 2007 et 2011.
Son élection à la tête du pays marque la fin du règne du Parti démocratique populaire (PDP), au pouvoir depuis la fin des dictatures militaires qui ont régné dans à Abuja.