La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), coalition de groupes armés, a dénoncé dimanche les propos d’un responsable soutenant la junte au pouvoir au mali et prédisant la reprise prochaine des hostilités entre les forces armées et les rebelles dans le nord du pays.
Dans une vidéo publiée vendredi sur Facebook, Amadou Albert Maïga, membre du Conseil national de la transition (CNT) qui tient lieu d’organe législatif, déclare que l’armée malienne va bientôt engager les opérations pour reprendre le contrôle de Kidal (nord) des mains des rebelles.
«Nous allons marcher, s’il le faut, sur ces groupes armés rebelles. Nous allons faire cette guerre pour libérer notre pays du joug du colonialisme, du terrorisme et de la rébellion», ajoute-t-il, alors que les ex-rebelles indépendantistes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ont fusionné mercredi dernier, à Kidal, en une seule et même entité.
La CMA prend cette déclaration «au sérieux», a dit sur les réseaux sociaux un de ses porte-parole, Mohamed Elmaouloud Ramadane, ajoutant que «nous condamnons cette déclaration va-t-en-guerre d’un responsable de l’une des premières institutions» du pays, et «nous prenons la communauté internationale à témoin de tels agissements».
Le Mali est pris dans la tourmente de la violence armée depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et salafiste en 2012 dans la zone nord. Kidal est sous le contrôle de la CMA, coalition à dominante touarègue de groupes indépendantistes ou autonomistes qui ont pris part à la rébellion avant de signer un accord de paix en 2015.
Les propos d’Amadou Albert Maïga interviennent dans une période de tension entre la CMA et la junte, et d’inquiétude pour l’accord de paix de 2015. La CMA a suspendu en décembre sa participation aux mécanismes de mise en œuvre dudit accord d’Alger qui complètement échoué à rétablir la paix et la sécurité dans le pays.