L’ex-Président de l’Autorité égyptienne anticorruption, Hicham Geneina a été libéré mardi, après cinq ans de prison pour «terrorisme et fausses informations», puis aussitôt poursuivi pour les mêmes accusations par un autre tribunal, a annoncé un défenseur des droits humains.
Geneina, arrêté en 2018 alors qu’il menait campagne pour le candidat Sami Anan, un adversaire d’Abdel Fattah al-Sissi à la présidentielle, avait été condamné par un tribunal militaire pour avoir donné une interview dans laquelle il suggérait l’existence de documents secrets compromettants pour les dirigeants égyptiens.
Mardi, au moment de sa levée d’écrou, le sexagénaire a été présenté au parquet civil de la Sûreté d’Etat qui l’a «libéré sans caution mais à condition qu’il donne son adresse», a déclaré Hossam Bahgat, fondateur de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR), la plus grande ONG des droits de l’homme dans le pays des pharaons.
Cette condition signifie qu’il peut à tout moment être rappelé pour interrogatoire car «il est maintenant poursuivi dans une autre affaire gérée par le parquet civil de la Sûreté de l’Etat», datant de 2018, a-t-il ajouté.
En 2016, Geneina avait été limogé par Al-Sissi, élu président en 2014 puis réélu en 2018, et accusé de «fausses informations» pour avoir estimé la corruption publique entre 2012 et 2015 à 60 milliards d’euros.
Lundi dernier, une autre figure de l’opposition, Mamdouh Hamza, a pu rentrer en Egypte après qu’un tribunal a ordonné en 2021, le retrait de son nom de la liste noire de l’aéroport du Caire.
Depuis que l’ex-maréchal Abdel Fattah al-Sissi a pris le pouvoir en 2013 en renversant le président islamiste, Mohamed Morsi, la répression, d’abord des islamistes, a muselé l’ensemble de l’opposition et de la société civile, tandis que les médias indépendants se font de plus en plus rares.