Le gouvernement d’Ethiopie a exprimé mercredi un avis non-favorable aux enquêtes internationales dans la région du Tigré, estimant qu’elles n’aideraient pas les efforts consentis actuellement en faveur de la paix dans cette région.
Dans leur dernier rapport publié en septembre 2022, des experts indépendants de l’ONU avaient «soupçonné des crimes de guerre et crimes contre l’Humanité au Tigré», commis par toutes les parties, notamment les forces armées du gouvernement fédéral éthiopien, les soldats de l’Erythrée, allié d’Addis-Abeba, ainsi que les combattants locaux du Front de Libération du Peuple de Tigré (TPFL).
Au gouvernement d’Addis-Abeba, l’on estime que ces enquêtes en cours ne feront pas du bien au pays, car elles «pourraient saper le processus de paix dirigé par l’Union africaine et la mise en œuvre de l’accord de paix de Pretoria avec une rhétorique incendiaire», a souligné mercredi sur Twitter, le vice-Premier ministre et ministre éthiopien des Affaires étrangères, Demeke Mekonnen.
Le conflit au Tigré s’est déroulé loin de tout regard, car le gouvernement d’Abiy Ahmed avait fait restreindre tout accès à la région durant ce conflit qui a duré deux années. Plusieurs exactions voire des crimes de guerre y sont soupçonnés, mais aucun bilan officiel des victimes n’est connu à ce jour.
Aujourd’hui, à la faveur d’un accord de paix conclu entre le gouvernement fédéral d’Addis-Abeba et les rebelles tigréens, la vie reprend progressivement son cours dans la région du Tigré, même si un sentiment d’injustice demeure gravé dans la mémoire des familles des victimes de cette guerre civile.