L’ONG Amnesty International (AI) a demandé, mardi dans un communiqué, aux autorités d’Eswatini (ex-Swaziland), de veiller à ce que l’enquête sur l’homicide de l’avocat défenseur des droits humains Thulani Maseko, soit totalement indépendante, impartiale, transparente et efficace.
Thulani Maseko, qui était opposé au système de gouvernement dans son pays, avait été assassiné chez lui, devant sa famille, par des hommes armés non identifiés, le samedi 21 janvier 2023. Avant sa mort, il présidait le Multi-Stakeholders Forum, un groupe de partis politiques et d’organisations de la société civile appelant à entreprendre des réformes démocratiques dans le pays.
«Un mois après l’assassinat de Thulani Maseko, on ignore toujours quelles mesures ont été prises pour faciliter une enquête indépendante visant à identifier et traduire en justice les auteurs de ce crime», fait part Vongai Chikwanda, directrice adjointe pour l’Afrique australe à Amnesty International, qui invite en même temps Mbabane à révéler comment elle entend s’assurer que cette enquête soit approfondie, impartiale et transparente.
L’ONG prévient qu’«il est absolument crucial que les preuves ne soient pas falsifiées», rappelant qu’«en tant qu’Etat partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), l’Eswatini est tenu d’enquêter sur tout meurtre illégal».
D’après l’ONG, l’homicide illégal de ce défenseur des droits humains s’inscrit dans le cadre d’une multiplication des attaques contre les détracteurs du pouvoir, dont beaucoup appellent de leurs vœux des réformes politiques en Eswatini.
Amnesty invite également les autorités d’Eswatini de «veiller à ce que les habitants vivent en sécurité et puissent exercer leurs droits fondamentaux librement et sans subir de représailles, notamment les militants politiques et les défenseurs des droits humains».