Le procès pour corruption présumée contre Samura Kamara, candidat du principal parti de l’opposition à la présidentielle de juin 2023, s’est ouvert jeudi après le rejet d’un recours de ses avocats, avant d’être ajourné au 17 mars prochain.
Depuis décembre 2021, Samura Kamara est poursuivi pour le détournement présumé de plus de 2,5 millions de dollars de fonds publics dans un projet de rénovation du Consulat de son pays à New York, à l’époque où il était ministre des Affaires étrangères.
Ses avocats avaient introduit une demande de non-lieu mais la Haute Cour, en charge des affaires criminelles, a rejeté jeudi la requête et ajourné au 17 mars le procès qui s’est ouvert trois jours après la désignation de Samura Kamara comme candidat officiel de l’APC (Congrès de tout le peuple) à l’élection présidentielle. Une éventuelle condamnation l’empêcherait de se présenter à ce scrutin.
Samura Kamara a été ministre des Finances puis ministre des Affaires étrangères sous le mandat du président, Ernest Bai Koroma (2007-2018). Il a été battu par l’actuel Président, Julius Maada Bio au second tour de la présidentielle de 2018.
Après son élection, Maada Bio avait lancé une campagne vigoureuse contre la corruption, réputée endémique dans ce pays pauvre, et la dilapidation des biens publics. Plusieurs hauts responsables de l’Administration Koroma ont été épinglés par la justice. L’APC, l’ancien parti au pouvoir, crie à la «chasse aux sorcières».
Malgré un sol regorgeant de diamant, la Sierra Leone avec ses 7,5 millions d’habitants, est un des pays les plus pauvres de la planète. L’économie, gangrénée par la corruption, a été dévastée par une guerre civile de 1991 à2002 qui avait fait quelque 120.000 morts.
Le pays a subi ensuite, les chocs de l’épidémie d’Ebola en 2014-2016, de la chute des cours mondiaux des matières premières, et depuis 2020 de l’épidémie du coronavirus.