Le directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International (AI), Tigere Chagutah s’est félicité de la signature de l’accord entre le Botswana et la Namibie autorisant les personnes à circuler librement entre les deux pays munis seulement d’une carte d’identité nationale.
Le président botswanais, Mokgweetsi Masisi, et son homologue namibien, Hage Geingob, ont signé ledit accord vendredi 24 février, et ce conforment aux objectifs du Protocole sur la facilitation du mouvement des personnes adopté en 2005 par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
«Cet accord, qui est le premier de ce type en Afrique australe, est un pas dans la bonne direction», a indiqué Chagutah, estimant que «dans une région où les personnes migrantes en situation irrégulière ont souvent été criminalisées, non seulement ce texte réduira les obstacles aux migrations, mais il augmentera en outre les échanges commerciaux, ce qui apportera une bouffée d’air économique indispensable aux deux pays et à leur population».
Selon le responsable d’AI, cet accord constitue aussi «une avancée qui se faisait attendre pour les commerçants transfrontaliers informels, en particulier les femmes» et qu’«on peut espérer une facilitation de leur travail qui est crucial pour diminuer la pauvreté et l’insécurité alimentaire dans ces pays».
Chagutah a appelé les deux Etats, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord, «à tenir compte des besoins des commerçantes qui traversent régulièrement leur frontière commune», et recommandé aux autres pays membres de la SADC à «suivre cet exemple et s’engager à autoriser les personnes à circuler librement», afin de «libérer l’énorme potentiel socio-économique de la région, en renforçant l’autonomie des commerçants transfrontaliers».
«En encourageant une plus grande intégration grâce à la liberté de mouvement, la SADC peut contribuer à lutter contre la pauvreté et les inégalités par le développement de la mobilité économique et sociale de ses citoyens», a-t-il conclu.