L’émissaire de l’ONU pour la Libye, Abdoulaye Bathily a annoncé lundi le lancement d’une «initiative» pour l’organisation d’élections présidentielle et législatives dans le pays cette année.
«J’ai décidé de lancer une initiative visant à permettre l’organisation et la tenue d’élections présidentielle et législatives en 2023», a déclaré le Sénégalais devant le Conseil de sécurité de l’ONU, ajoutant qu’«à cet égard, je prévois d’établir un panel de pilotage de haut niveau pour la Libye».
Ce panel serait chargé de «faciliter l’adoption d’un cadre légal et d’une feuille de route associée à un calendrier pour la tenue d’élections en 2023» et de «faire avancer un consensus autour de questions apparentées, comme la sécurité des élections et l’adoption d’un Code de conduite des candidats», a-t-il précisé.
Ce mécanisme devant rassembler « tous les acteurs libyens pertinents », est censé sortir la Libye de la crise politique majeure qui sévit depuis l’assassinat de Mouammar Kadhafi le 20 octobre 2011. Le pays est miné par les divisions entre l’Est et l’Ouest et par les ingérences étrangères. Deux gouvernements rivaux se disputent aujourd’hui le pouvoir, l’un installé à Tripoli – et reconnu par l’ONU -, l’autre à Syrte (centre). L’Est et une partie du Sud sont contrôlés de facto par le maréchal Khalifa Haftar.
Un double scrutin présidentiel et législatif, initialement prévu en décembre 2021 pour stabiliser le pays, a été reporté sine die, en raison de divergences sur la base juridique des élections et la présence de candidats controversés.
Début février, des hauts gradés de l’est et de l’ouest de la Libye ont approuvé au Caire, un mécanisme de coordination pour faire partir les mercenaires et combattants étrangers du pays.