L’inclusion de l’Afrique du Sud, la semaine dernière, sur la liste grise des pays soumis à une surveillance renforcée concernant le blanchiment, est «une opportunité», a estimé lundi, le président Cyril Ramaphosa.
Deux nouveaux pays ont rejoint cette liste établie par le Groupe d’action financière (Gafi) et qui compte 23 pays en tout: l’Afrique du Sud et le Nigeria, a annoncé l’organisme vendredi dernier à Paris.
«La liste grise est une opportunité pour nous de renforcer nos contrôles et améliorer notre réponse au crime organisé», écrit le président sud-africain dans sa lettre hebdomadaire.
Ce déclassement «a suscité de nombreuses inquiétudes sur l’état de nos institutions financières, de nos forces de l’ordre (…) La situation est préoccupante mais moins grave que certains ne le laissent entendre», ajoute-t-il. De nombreux services publics souffrent d’une corruption endémique en Afrique du Sud.
L’ANC, parti au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, «montre une nouvelle fois son incapacité à lutter contre la criminalité financière», a réagi vendredi le principal parti d’opposition, Democratic Alliance (DA). La gauche radicale (EFF) a qualifié Ramaphosa de «criminel à la tête d’un Etat criminel».
Début février, M. Ramaphosa a déclaré l’état de catastrophe nationale pour tenter d’endiguer la profonde crise de l’électricité qui mine le quotidien et l’économie de la première puissance industrielle du continent.
Cette crise de l’électricité s’ajoute en grande partie aux stigmates de l’ère de corruption sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018). Les caisses de la compagnie publique d’électricité Eskom ont été l’une des principales cibles du pillage organisé des ressources de l’Etat.
Cet opérateur qui produit 90% du courant consommé dans le pays est pris à la gorge par une dette de près de 21 milliards d’euros (400 milliards de rands).