Quatre militants des droits humains en Egypte, ont été condamnés ce dimanche 5 mars, à des peines de cinq à quinze ans de prison pour actes de «terrorisme», rapportent des militants égyptiens, assurant que les quatre prévenus ont été «détenus arbitrairement, torturés et injustement accusés».
L’avocate Hoda Abdelmoneim a été condamnée par un Tribunal d’exception à cinq ans de prison, rapportent diverses ONG des droits humains. Cette sexagénaire, qui n’a pas le droit de faire appel du jugement, était membre du Conseil national des droits humains, un organe gouvernemental, avant d’être arrêtée à son domicile en novembre 2018.
Son confrère Mohamed Abou Horayra et son épouse Aïcha al-Chater, fille du richissime pourvoyeur de capitaux de la confrérie des Frères musulmans, Khaïrat al-Chater, ont été respectivement condamnés à 15 et 10 ans de détention.
Un autre avocat, Ezzat Ghoneim, a lui aussi été condamné à 15 ans de prison. Tous les quatre militants faisaient partie d’une importante ONG locale, la Commission égyptienne des droits et libertés (ECRF), qui avait suspendu ses activités dans la foulée du coup de filet de novembre 2018 au cours duquel 19 défenseurs des droits humains avaient été arrêtés.
Elu en 2014, puis réélu en 2018, le Président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, ex-chef de l’armée et architecte de la destitution de l’ancien du Président démocratiquement élu, l’islamiste Mohamed Morsi, est régulièrement accusé par les organisations de défense des droits de l’Homme d’avoir instauré un régime ultra-répressif.
La confrérie des Frères musulmans est considérée comme une «organisation terroriste» en Egypte. L’accusation d’appartenance ou de financement du «terrorisme» est régulièrement utilisée par la justice en Egypte pour maintenir militants et opposants le plus longtemps possible en détention provisoire.