Plus de 3.000 personnes ont manifesté le week-end écoulé contre le gouvernement tunisien lors d’un rassemblement organisé par la puissante centrale syndicale UGTT (Union générale tunisienne du travail), qui a appelé le président Kaid Saied à accepter le «dialogue».
«Liberté, liberté, à bas l’Etat policier», «stop à l’appauvrissement», des milliers de Tunisiens ont scandé à l’appel de l’UGTT, dont le Secrétaire général, Noureddine Taboubi a dénoncé en tribune une vingtaine d’arrestations récentes d’opposants au chef de l’Etat et d’un syndicaliste pour avoir lancé une grève sur les péages autoroutiers.
«Nous n’accepterons jamais ces pratiques d’arrestations», a dénoncé Noureddine Taboubi, chef de l’UGTT co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour avoir favorisé le dialogue politique. IL a également dénoncé «des règlements de comptes et des propos (du président Saied) qui divisent la société», appelant le Chef de l’Etat au «dialogue et à des changements pacifiques et démocratiques».
Le dirigeant syndicaliste a aussi défendu «les droits des migrants. La Tunisie est un pays de tolérance, non au racisme», a-t-il déclaré, après des agressions en Tunisie contre les ressortissants subsahariens ayant fait suite à un discours «haineux et raciste» du président Saied contre les migrants africains des pays subsahariens.
Taboubi a aussi critiqué les négociations entre le gouvernement et le Fonds monétaire international (FMI), assurant que l’UGTT n’a pas été «informée en détail des propositions» de Tunis.
La Tunisie, endettée à 80% de son PIB à cause notamment du poids du budget de sa Fonction publique (plus de 650.000 salariés), négocie un prêt du FMI de près de 2 milliards de dollars mais les pourparlers piétinent depuis la mi-octobre 2022.