Plusieurs réseaux sociaux, dont Whatsapp et Twitter, étaient coupés mercredi sur les téléphones portables à Bujumbura, théâtre depuis dimanche de manifestations contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Twitter, Facebook, Whatsapp notamment étaient inaccessibles via les réseaux de téléphonie mobile 3G, mais restaient accessibles sur l’internet fixe.
Un cadre d’une entreprise de télécoms a confirmé que l’Agence de régulation et de contrôle des télécoms (ARCT), régulateur du secteur, avait adressé une lettre aux opérateurs, assortie d’une liste de sites à suspendre. « L’ARCT nous a écrit pour demander la suspension momentanée de plusieurs réseaux sociaux, notamment Whatsapp, Twitter, Facebook, Tango mais pas internet », a-t-il déclaré. Il a ajouté que cette procédure de suspension a été progressive au cours de la journée et devrait être totalement effective mercredi matin.
L’ARCT n’a apparemment pas donné de motif à cette suspension. La désignation samedi par le parti présidentiel Cndd-FDD de Pierre Nkurunziza comme son candidat à la présidentielle du 26 juin a déclenché des manifestations dans la périphérie de la capitale Bujumbura, émaillées d’affrontements sporadiques avec les forces de l’ordre.
Au moins cinq personnes ont été tuées depuis dimanche dans les violences. La police a jusqu’ici empêché les manifestants de quitter les quartiers périphériques de Bujumbura et de rejoindre le centre-ville, resté calme. Mais l’opposition, dont l’objectif est précisément de rallier le centre-ville, n’entend pas renoncer.
Pour enrayer les protestations, les autorités ont déjà aussi fermé la très populaire radio RPA.