«L’Algérie qui n’a jamais œuvré pour protéger les Sahraouis dans les camps de Tindouf et les a laissés vulnérables face à la direction du Front Polisario, bafouant ainsi tous les droits» déplore l’Observatoire International pour la Paix, la Démocratie et les Droits de l’Homme de Genève, «IOPDHR-GENEVA».
Dans son rapport 2020-2022 sur la situation des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf, l’IOPDHR souligne que le pouvoir algérien porte, également, «la responsabilité de tous les actes et actions internationalement illégaux commises sur son sol par le Front Polisario, y compris sa renonciation à l’accord international de cessez-le-feu de 1991 et sa déclaration de retour aux armes, en tant qu’entité ne faisant pas partie de l’État algérien, mais que ce dernier lui permet et l’autorise à pratiquer ces actions sur son sol».
Le pouvoir algérien assume ainsi la responsabilité «des actions quelconques commises par le Front Polisario en tant que groupe armée que l’Algérie a parrainé, soutenue, entraînée et financée», ajoute l’Observatoire international, déplorant le transfert par l’État du pays hôte au front Polisario de «tous ses pouvoirs politiques, militaires, judiciaires et administratifs, y compris la protection des droits de l’homme» et suscite «de nombreuses inquiétudes au sein de la communauté internationale».
De ce fait relève le communiqué les victimes des violations dans les camps de Tindouf, «n’ont pas de recours devant les tribunaux de l’État partie, se trouvant, ainsi, privés de la possibilité d’exercer leur droit à la justice, ce qui représente une conséquence naturelle de l’exclusion de cette région et de ses habitants de l’application des lois nationales et des obligations internationales pertinentes».
L’IOPDHR explique aussi que «la justification de l’Algérie au vu de son mandat accordé au Front Polisario, comme étant un acte d’hospitalité, est, en fait, une soustraction de l’Algérie en tant que pays hôte de ses obligations internationales et une continuation dans le chemin d’imposer par un état de fait, la gestion des camps de Tindouf par le Front Polisario ce qui est devenu de facto inacceptable, car elle constitue une violation flagrante des règles du droit international, notamment avec la présence d’une entité qui possède les éléments d’un «État» au sein de l’État», doté de son propre service sécuritaire, militaire et judiciaire.
L’IOPDHR rappelle à ce titre que depuis près de cinq décennies, «les camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, vivent dans une anarchie juridique sans précédent dans l’histoire des ‘camps de réfugiés’, où des milliers de Sahraouis vivent dans des conditions inhumaines sous des tentes ou des maisons en terre et dépendent, principalement, de l’aide humanitaire internationale».
Cette situation, ajoute la même source, a nécessité l’ouverture d’un débat «sur la question de la protection de la population des camps de Tindouf face aux violations systématiques commises par le Front Polisario et la responsabilité de l’État algérien, en tant que pays hôte, vis-à-vis de ses obligations internationales pertinentes», lequel débat va s’articuler autour des plusieurs thématiques en rapport avec les violations des droits humaines dans les camps de Tindouf.
Ce débat sera conduit par Mme. Aicha Duihi, Présidente de l’Observatoire International pour la Paix, la Démocratie et les Droits de l’Homme de Genève, lors d’une conférence-débat programmée pour le 10 mars 2023 à Genève, dans le cadre de la 52ème session du Conseil des Droits de l’Homme (CDH) des Nations Unies, sous le thème «La protection des réfugiés des camps de Tindouf et la responsabilité de l’État algérien : l’escalade alarmante des violations de l’organisation Polisario».