Le ministère guinéen de la Justice a exigé dimanche des explications sur l’interpellation par des gendarmes de deux militants de la Société civile, en dehors des procédures, selon un communiqué publié dimanche.
Abdoul Sacko et Ismaël Diallo ont été interpellés samedi 11 mars 2023 pour des raisons non communiquées, puis relâchés. Tous deux font partie d’organisations réclamant un retour rapide des civils à la tête de ce pays dirigé par des militaires depuis septembre 2021.
Le ministère de la Justice qui a publié dimanche un communiqué, réclamé au parquet un «rapport circonstancié», et assure qu’il ne «tolèrera aucune démarche violant les droits de tous citoyens en conflit avec la loi». Abdoul Sacko en particulier est une figure connue, membre des Forces vives, une coalition des principaux partis, de syndicats et d’organisations dans l’opposition à la junte.
Abdoul Sacko et Ismaël Diallo ont été interpellés au moment où junte et opposition semblent amorcer une tentative de reprise de contact. Les «Forces vives» viennent de reporter une manifestation contre la junte pour, disent-elles, donner une chance à une médiation des autorités religieuses.
Les militaires ont consenti sous la pression de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à céder la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils. L’opposition accuse la junte de confisquer le pouvoir et de faire taire toute voix discordante à coup d’arrestations de personnalités et d’enquêtes judiciaires. Elle réclame un véritable dialogue. Les « Forces vives » ont dénoncé les interpellations de samedi dernier comme un «acte liberticide (…) qui compromet les démarches entamées par les autorités religieuses pour calmer les tensions socio-politiques».