Premier avocat général de la Cour suprême au Mali à l’époque des faits, Cheick Mohamed Chérif Koné, a déclaré ce 12 mars que l’ancien Chef de gouvernement, Boubeye Maiga, mort en prison en mars 2022, avait été «assassiné».
L’ancien avocat général qui s’exprimait lors de la clôture de la troisième Conférence nationale de l’Alliance pour la solidarité au Mali (Asma), le parti de l’ancien Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maïga, mort en détention le 21 mars 2022, a publiquement déclaré qu’il a été en réalité «assassiné».
Cheick Mohamed Chérif Koné, était l’ancien premier avocat général de la Cour suprême, institution qui avait inculpé l’ancien Premier ministre en août 2021 pour «atteintes aux biens publics par détournements» dans une affaire d’achats d’équipements militaires. Selon M. Koné, «Soumeylou Boubeye a exprimé son souhait de voir la transition prendre fin à date. Il a été ciblé. Les tenants de la transition voulaient autre chose. Ils voulaient une transition sans fin».
«Contrairement à ce que le régime pensait, moi, je n’étais pas là pour défendre leur position. Ce sont les deux premiers responsables de la Cour suprême qui sont à la base de cette tragédie judiciaire», a ajouté, le magistrat, débarqué depuis de son poste de la Cour suprême, aujourd’hui coordinateur général d’un vaste Mouvement politique qui se dresse contre les militaires au pouvoir.
Emprisonné, la santé de l’ancien Premier ministre s’était rapidement dégradée, il meurt le 21 mars 2022 dans une clinique de Bamako. Les autorités, malgré l’avis favorable des médecins, n’ont pas accepté son évacuation à l’extérieur. La junte au pouvoir au Mali a annoncé le 10 mars 2023 le report du référendum constitutionnel prévu le 19 mars, tout en assurant qu’elle respecterait ses engagements quant à un retour des civils à la tête du pays en 2024.