De violents combats ont opposé, pour la première fois depuis la fin des hostilités en 2014, l’armée malienne aux indépendantistes du nord du pays, suite à une attaque armée de grande ampleur initiée par les rebelles Touaregs.
D’après plusieurs témoignages concordants, plusieurs groupes rebelles touaregs sont arrivés à bord de véhicules par l’ouest de la ville et ont procédé à de violentes attaques visant une position de l’armée malienne dans la localité de Léré à la frontière avec la Mauritanie. Selon les propos d’un officier de l’armée malienne qui a souhaité garder l’anonymat, les assaillants appartenaient à la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA).
Suite à cette attaque surprise qui a fait trois morts dont deux militaires maliens dans la région de Tombouctou, l’armée malienne a lancé une contre-attaque contre les campements Touaregs. Une escalade des violences qui a mis un terme au cessez-le-feu établi entre les indépendantistes nord-maliens et les autorités de Bamako en 2014.
A l’annonce de ces accrochages, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a appelé dans un communiqué à une cessation immédiate des hostilités en se disant fortement préoccupé par ces violations du cessez-le-feu au moment même, où les négociations de paix se trouvaient dans une phase critique.
A la veille de la signature par les rebelles de l’accord de paix d’Alger et après des mois d’intenses négociations entre les différentes parties, les médiateurs internationaux ne cachent pas leur déception face à cette nouvelle escalade entre les rebelles et les forces gouvernementales.
Les deux parties au conflit se rejettent chacune la faute d’avoir déclenché en premier les hostilités qui ont finalement débouché sur l’interruption du cessez-le-feu, jusque-là scrupuleusement sauvegardé par la mission onusienne au Mali (MINUSMA).