Deux journalistes critiques du pouvoir au Togo ont été condamnés ce mercredi, par contumace, à trois ans de prison ferme par le Tribunal de grande instance de Lomé notamment pour outrage à l’autorité.
Ferdinand Ayité et Kokou Kouwonou, connu sous le nom d’Isidore Kouwonou, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef du bihebdomadaire «L’Alternative» sont mis en examen depuis décembre 2021 pour «outrage à l’autorité» et «propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux». Ces poursuites font suite aux plaintes de deux ministres pour des propos tenus dans une émission diffusée sur Youtube.
Un tribunal de Lomé, suivant les réquisitions du parquet, les a condamnées à «3 ans de prison ferme et à 3 millions de FCFA (4.573 euros) d’amende chacun. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre les deux», a déclaré leur avocat, Me Elom Kpadé, dénonçant un «procès expéditif».
Ferdinand Ayité, «porté disparu» depuis le début du mois selon ses proches, avait déclaré il y a une semaine : «Ceci est un signe de vie pour rassurer tous ceux qui s’inquiètent depuis dimanche. Je vais relativement bien malgré cette épreuve effroyable». «Je suis plus ou moins à l’abri du danger pour l’instant. Je reviendrai pour des détails plus tard», a poursuivi le directeur de publication de «L’Alternative».
Ayité et le défunt Joël Kossi Egah avaient été déjà écroués à la prison civile de Lomé en décembre 2021 dans le même dossier, avant d’être libérés quelques jours plus tard.
En février 2021, le journal «L’Alternative» avait été suspendu pour quatre mois dans un dossier impliquant l’actuel ministre de l’Urbanisme, Koffi Tsolenyanu.