L’avocat du directeur du bihebdomadaire togolais «L’Alternative», Ferdinand Ayité et du rédacteur en chef de la publication, Isidore Kouwonou, condamnés par contumace le 15 mars à Lomé à des peines privatives de liberté, a livré ce 16 mars, des détails sur l’éventualité d’interjeter un appel au nom de ses clients.
«Je vais discuter avec mes clients pour voir essentiellement l’opportunité de faire appel. Mais je crois qu’il y a une très forte probabilité pour nous d’interjeter appel contre la décision du Tribunal de Lomé», a confié en exclusivité Me Elom Kpadé à «l’Agence Savoir News».
Mis en examen depuis décembre 2021 pour «outrage à l’autorité et propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux» sur la base du Code pénal togolais, les deux journalistes Ayité et Kouwonou se sont vus infliger de lourdes peines judiciaires le 15 mars dernier par la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Lomé.
La tenue de ce procès fait suite à des plaintes déposées par les ministres de la Justice et du Commerce du Togo suite à des propos les concernant, tenus dans une émission diffusée sur la chaîne Youtube de «L’Alternative» par les deux hommes mis en examen.
Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou ont été condamnés à 3 ans de prison ferme et à une amende de 3 millions de FCFA chacun au profit des plaignants. Un mandat d’arrêt international a également été lancé contre eux. Les deux journalistes étaient absents lors du procès. Ils se «sont mis à l’abri selon leur rédaction pour éviter la prison».
Depuis l’adoption d’un nouveau Code pénal au Togo en novembre 2015, c’est la première fois que des professionnels de médias sont condamnés sur sa base à des peines privatives de liberté.
Le Code de la presse au Togo qui ne régit pas les réseaux sociaux a dépénalisé les infractions commises par voie de presse depuis 2004. Plusieurs organisations de presse au Togo entendent condamner vivement la décision du Tribunal de Lomé dans les prochaines heures à travers une sortie collégiale.
L’avocat Me Kpade qui dénonce un «procès expéditif» s’est déconstitué durant l’audience du 15 mars 2023.