Deux journalistes togolais critiques du pouvoir en place à Lomé, ont fait appel lundi 20 mars 2023 de leur condamnation du 15 mars par contumace à trois ans de prison ferme «pour outrage à l’autorité».
«Les deux journalistes condamnés, MM. Ayité et Kouwonou, ont interjeté appel ce jour contre le jugement rendu par la première chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Lomé», a déclaré leur avocat Me Elom Kpadé.
Ferdinand Ayité et Kokou Kouwonou, respectivement Directeur de publication et Rédacteur en chef du bihebdomadaire «L’Alternative», sont mis en examen depuis décembre 2021 pour «outrage à l’autorité et propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux», à la suite de plaintes de deux ministres pour des propos tenus dans une émission diffusée sur Youtube.
La semaine dernière, un tribunal de Lomé a «lancé un mandat d’arrêt international contre les deux», avait déclaré leur avocat. Amnesty International a appelé dans un communiqué publié le mercredi 17 mars les autorités à «annuler les condamnations contre les journalistes Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou».
Pour Samira Daoud, Directrice du bureau Afrique de l’Ouest et Centrale d’Amnesty International, cette décision est «un signal inquiétant contre la liberté d’expression».
Ayité et un autre journaliste avaient été déjà écroués à la prison civile de Lomé en décembre 2021 dans le même dossier, avant d’être libérés quelques jours plus tard.
Ferdinand Ayité, «porté disparu» depuis le début du mois de mars 2023 selon ses proches, avait déclaré quelques jours plus tard aller «relativement bien et être plus ou moins à l’abri du danger», dans un message publié sur Facebook.