Le procès de l’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, accusé de corruption, blanchiment et détournements des biens publics, a été reporté ce mercredi 22 mars au 6 avril 2023.
Ce deuxième report depuis l’ouverture du procès le 25 janvier dernier, fait suite au retrait des avocats de l’ex-président mauritanien des audiences du lundi et mardi.
La défense de l’ex-président contestent notamment l’article 47 de la loi anticorruption qui viole la Constitution, selon maître Taleb Khiyar, l’un des avocats.
«On ne peut pas comprendre que cet article puisse continuer à produire un quelconque effet alors qu’il est déclaré anticonstitutionnel par le juge de la Constitution. Au vu de la volonté de la Cour de nous imposer une discipline de fer, nous nous sommes retirés puisque nous ne pouvions plus assurer sereinement en toute liberté la défense de notre client», selon Me Khiyar.
«Ce à quoi on assiste, c’est à une continuation d’une stratégie d’évitement du procès», a réagi Maître Lo Gourmo, un avocat de l’État mauritanien qui dénonce une volonté de retarder le procès.
Ould Abdel Aziz, qui a dirigé de 2008 à 2019 ce pays-charnière entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, est jugé pour avoir abusé de son pouvoir afin d’amasser une fortune immense, avec la complicité de deux anciens Premiers ministres, d’anciens ministres et hommes d’affaires.
Aziz, général porté au pouvoir par un putsch en 2008 puis élu président en 2009 et réélu en 2014, nie les faits et crie au complot destiné à l’écarter de la politique.