La préfecture de Dakar a décidé d’interdire à nouveau les manifestations prévues par la coalition de l’opposition «Yewwi Askan Wi» (YAW, libérons le peuple en Wolof) les 29 et 30 mars dans la capitale sénégalaise.
Cette décision a été prise en raison de «menaces réelles de troubles à l’ordre public et d’entrave à la libre circulation des personnes et des biens», mentionne un arrêté du préfet de Dakar rendu public dans la soirée du 27 mars. Elle vise à préserver selon les autorités de Dakar, la sécurité et la tranquillité des citoyens dans la capitale sénégalaise.
La coalition Yewwi Askan Wi avait prévu d’organiser deux marches les mercredi 29 et jeudi 30 mars, jour du procès du chef du parti Pastef, Ousmane Sonko, poursuivi en «diffamation» par le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.
Le préfet de Dakar, Mor Talla Tine, avertit que «toute violation des dispositions du présent arrêté expose les déclarants aux sanctions prévues par les textes en vigueur».
Parmi les manifestations interdites, figure une marche prévue par les anti-Macky Sall ce 30 mars 2023, de 15H à 18HTU, sur l’itinéraire «Rond-point COUD-Avenue Cheikh Anta Diop de Dakar– Rond-point Poste Médina».
Le 16 mars dernier, jour du procès de l’opposant, Ousmane Sonko, des incidents et des violences avaient déjà éclaté dans des villes du Sénégal, notamment dans la capitale Dakar.
L’audience de ce procès avait été renvoyée par le Tribunal correctionnel de Dakar au 30 mars 2023, à la demande des avocats de Sonko. Mame Mbaye Niang reproche à Sonko d’avoir déclaré qu’il avait été épinglé par un rapport d’une institution de contrôle, pour sa gestion d’un Fonds pour l’emploi des jeunes dans l’agriculture sénégalaise.
Preuve de la fermeté du pouvoir de Dakar à l’égard de la coalition Sonko, le 22 mars dernier, en Conseil des ministres, Macky Sall a demandé au Gouvernement de prendre «toutes les mesures idoines pour préserver les acquis démocratiques et l’ordre public» après des troubles survenus récemment dans le pays, et liés au procès de l’opposant Sonko.
En mars 2021, la mise en cause d’Ousmane Sonko dans une autre affaire de «viols présumés» suivie de son arrestation avaient déclenché de meurtrières émeutes urbaines au Sénégal.