L’Union européenne a défendu mardi son bilan en matière d’aide aux migrants en Libye, après que des enquêteurs soutenus par l’ONU ont accusé le bloc des 27 nations d’avoir encouragé les violations des droits de l’Homme dans ce pays nord-africain.
Présentant lundi le rapport d’une mission d’enquête des Nations unies en Libye, l’enquêteur Chaloka Beyani a déclaré que l’assistance de l’UE aux autorités libyennes, au département des migrations et aux garde-côtes «a aidé et encouragé la commission de ces crimes», y compris de crimes contre l’humanité.
Le rapport indique que les migrants, dont certains auraient pu bénéficier de l’asile, «ont été appréhendés, détenus et débarqués en Libye dans le seul but d’empêcher leur entrée en Europe, en corollaire de la politique européenne d’immigration et de l’agenda économique de la migration en Libye, par le biais de leur détention et de leur exploitation ultérieures».
La Commission européenne, organe exécutif de l’UE, a déclaré ce 28 mars qu’elle prenait ces allégations «très au sérieux», tout en soulignant que son travail en Libye était essentiel et souvent réalisé en coordination avec des agences des Nations unies telles que l’OIM et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
«Notre objectif commun est d’aider à améliorer la situation des personnes bloquées en Libye», a déclaré Peter Stano, porte-parole de la Commission. La Libye est un point de départ important pour les personnes d’Afrique du Nord et d’ailleurs qui souhaitent effectuer la traversée de la mer Méditerranée, à la recherche d’une vie meilleure en Europe.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations Unies, au moins 529 migrants sont morts et 848 autres sont portés disparus au large de la Libye l’année dernière. Plus de 24.680 personnes ont été interceptées par les garde-côtes libyens alors qu’elles tentaient de quitter le pays par la voie maritime, avant d’être ramenées sur le sol ferme.