La décision du Chef de l’Etat sénégalais d’envoyer 2100 soldats au Yémen pour combattre les rebelles chiites Houthis au sein de la coalition conduite par l’Arabie Saoudite, a suscité un vif débat dans le pays.
L’annonce de cette décision a été faite hier lundi devant l’Assemblée Nationale, par Mankeur Ndiaye, ministre sénégalais des Affaires Etrangères, qui a évoqué, entre autres, la prévention du terrorisme et la protection des lieux saints, comme raisons pour justifier l’initiative du président Macky Sall.
Le président a usé de l’article 79 de la Constitution qui exige de considérer la décision sans possible débat. Toutefois, certains parlementaires n’ont pas manqué de se prononcer sur le sujet.
D’abord, les députés mécontents, parmi eux ceux de l’opposition, voire ceux de la coalition au pouvoir, se demandent pourquoi le gouvernement n’a pas soumis cette question au Parlement avant de prendre une quelconque décision. C’est le cas de la députée Aissata Tall Sall qui exige des explications.
Pour elle, cette initiative est une erreur diplomatique, compte tenu du contexte assez complexe qui prévaut au Moyen-Orient. «La diplomatie, ce n’est pas de l’affection (…), la diplomatie c’est quelque chose de fort», a-t-elle martelé.
La députée Aida Mbodj, responsable du Parti démocratique sénégalais (PDS), qualifiant d’«inopportun» l’envoi de soldats sénégalais sur le front yéménite, par craintes pour la vie des soldats qui méconnaissent le terrain et pour le Sénégal qui serait s’expose désormais à des représailles terroristes.
Le Sénégal est le premier pays subsaharien à soutenir officiellement la coalition militaire arabe dirigée par l’Arabie Saoudite. Certains observateurs trouvent étrange que le président sénégalais s’engage dans cette guerre, alors qu’il avait refusé de participer au contingent de l’Union Africaine devant combattre le groupe terroriste Boko Haram au Nigéria.