Des heurts ont opposé ce mercredi 29 mars à l’université de Dakar, les policiers et des étudiants qui tentaient de participer à une manifestation contre le procès de l’opposant Ousmane Sonko, mais interdite par les autorités.
Déployés massivement aux alentours de l’Université, les policiers ont envoyé des gaz lacrymogènes en direction des étudiants reclus à l’intérieur du campus universitaire. Les étudiants ont riposté à coups de pierres, mais ont été empêchés de sortir.
L’opposant Ousmane Sonko doit comparaître ce jeudi à Dakar pour diffamation contre un ministre. Les autorités ont interdit nombre des rassemblements prévus mercredi et jeudi, mais la principale coalition de l’opposition a dit son intention de défier l’interdit.
Alors qu’ils s’apprêtaient à faire une déclaration mercredi sur un axe important de la capitale, les chefs de la coalition Yewwi Askan wi (YAW, Libérons le peuple en langue ouolof) ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène par la gendarmerie. Les tensions ont considérablement ralenti les activités dans la capitale, Dakar.
La justice sénégalaise a annoncé mardi avoir arrêté des membres d’un groupe qui s’apprêtait à «semer le chaos et l’insurrection dans le pays pour empêcher» le procès de Sonko.
Ce dernier et ses supporteurs accusent le pouvoir d’instrumentaliser la justice pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle de février 2024. Alors que le parti présidentiel accuse Sonko de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice.
Plusieurs organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude devant le climat de tensions régnant dans le pays, les restrictions sur les libertés de réunion et d’expression, et ont appelé le Président Sall à renoncer ouvertement à un troisième mandat, lui qui laisse planer le doute sur une candidature en 2024.