Des organisations de la société civile du Burkina Faso ont exprimé leur inquiétude après des cas d’«enlèvement et d’enrôlement forcé» de citoyens comme supplétifs de l’armée dans la lutte contre le jihadisme.
Dans un communiqué publié ce 29 mars, le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) dit avoir «appris avec consternation l’enlèvement et l’enrôlement forcé de Boukaré Ouédraogo, président du mouvement de l’Appel de Kaya, comme VDP (Volontaire pour la défense de la patrie, supplétifs civils de l’armée)», survenu le 22 mars.
Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), et le MBDHP, ont dénoncé une «arrestation arbitraire» et appelé à la libération immédiate de M. Ouedraogo, tout en déplorant la «tendance actuelle à la négation récurrente et systématique des libertés d’opinion et d’expression de citoyens».
Samedi dernier, lors d’une rencontre avec des ressortissants de Kaya, le capitaine Ibrahim Traoré a reconnu avoir ordonné l’enrôlement d’un citoyen sans le nommer, l’accusant d’avoir divulgué des informations qui ont engendré l’attaque d’un «point névralgique» près de la ville qui avait fait au moins quatorze morts dont quatre soldats.
«Par leur (sa) faute, des hommes sont tombés. Nous lui avons fait comprendre et nous l’avons engagé immédiatement pour être VDP. Et il en sera ainsi de tous ceux qui ne sont pas capables de défendre la patrie», avait-il lancé sous les acclamations de l’auditoire.
Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes jihadistes liés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda.