Le chef de la première formation d’opposition en Afrique du Sud a appelé à former «une opposition unie à travers un pacte préélectoral» pour chasser l’ANC (Congrès national africain) du pouvoir aux élections générales l’an prochain.
«L’Afrique du Sud ne peut pas laisser passer cinq années de plus et contempler les chamailleries entre partis d’opposition», a mobilisé, John Steenhuisen, reconduit ce 2 avril à la tête de l’Alliance démocratique, après l’annonce des résultats du vote interne de plus de 2.000 délégués.
Steenhuisen, 47 ans, a été réélu à sa tête, devançant sa principale rivale Mpho Phalatse, ancienne maire de Johannesburg et première femme noire à ce poste, chassée en janvier 2023 par un vote de défiance.
Se présentant comme «l’alternative» pour le pays, M. Steenhuisen a annoncé lancer un «pacte» avec les autres partis d’opposition, organisations de la société civile et mouvements civiques sur la même ligne pour «vaincre l’ANC, écarter l’EFF (Combattants pour la liberté économique, parti radical de gauche, ndlr) et inaugurer un gouvernement de coalition nationale» formé par des partis jusqu’alors dans l’opposition.
L’Afrique du Sud tient des élections générales en 2024. L’ANC, au pouvoir depuis les premières élections démocratiques dans le pays en 1994, a reconduit à sa tête en décembre 2022 le Président Cyril Ramaphosa. Le chef d’Etat âgé de 70 ans est assuré d’un deuxième mandat en cas de victoire de l’ANC. Mais le parti de Nelson Mandela recule dans les urnes depuis une dizaine d’années. L’ANC est passé pour la première fois sous les 50% lors des élections locales en 2021, dans un contexte économique et social morose, marqué par un chômage endémique, des inégalités toujours plus grandes et une grave crise de l’électricité.