La procureure militaire du Burkina, Judith Pascaline Zoungrana a ouvert une enquête sur des militaires ayant tiré en début de semaine écoulée, à l’arme automatique sur des citoyens de Dori (dans le nord-est du pays) faisant plusieurs victimes.
«Ces derniers jours, de graves altercations ont opposé des civils et des militaires dans un quartier de la ville de Dori, occasionnant des morts et des blessés», a indiqué la procureure militaire Judith Pascaline Zoungrana dans un communiqué officiel.
«Afin de faire la lumière sur les circonstances de ces faits», une enquête a été ouverte pour leur «donner une suite judiciaire appropriée», a-t-elle ajouté, estimant que «ces incidents malheureux et regrettables auraient été causés par des malentendus».
L’ONU a affirmé le 06 avril dernier être «profondément préoccupée» par les restrictions imposées aux médias et à l’espace civique au Burkina Faso.
Depuis le 30 septembre 2022 et le putsch du capitaine Ibrahim Traoré le deuxième en un an, les activités de toutes les organisations de la société civile et des partis politiques ont été suspendues dans le pays et des mesures ont été prises pour restreindre le travail des médias.
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées aux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique (EI), qui ont fait plus de 10.000 morts – civils et militaires – selon des ONG.
Quarante-quatre civils ont été tués dans la nuit de jeudi au vendredi 7 avril lors de l’attaque de deux villages du nord-est du Burkina Faso, près de la frontière nigérienne.