La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre a déclaré ce jeudi 13 avril, que la finalisation d’un programme d’aides entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI) reste une «priorité» pour la France, alors que les discussions sont dans l’impasse.
«Les autorités tunisiennes savent qu’elles peuvent compter sur le soutien français et européen pour accompagner le processus de réformes nécessaires pour la finalisation de cet accord», a souligné Anne-Claire Legendre lors d’un point presse.
La Tunisie, endettée à hauteur d’environ 80% de son PIB, a obtenu un accord de principe du FMI à la mi-octobre 2022, pour un nouveau prêt de près de 2 milliards de dollars, afin de l’aider à surmonter sa grave crise financière.
Mais les discussions sont dans l’impasse, faute d’engagement ferme de Tunis à restructurer les plus de 100 entreprises publiques lourdement endettées et à lever les subventions sur certains produits de base.
Les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale se tiennent cette semaine à Washington, mais il y a peu d’espoir qu’un accord puisse être finalisé avec le Fonds, alors que le Président tunisien Kais Saied a rejeté la semaine dernière les « diktats » de l’institution.
«En ce qui concerne le FMI, les diktats provenant de l’étranger et qui ne mènent qu’à davantage d’appauvrissement sont inacceptables», avait-il déclaré le 6 avril dernier.
Le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a alerté fin mars 2023 sur la nécessité pour la Tunisie de trouver un accord avec le FMI, sans lequel l’économie du pays pourrait «s’effondrer», faisant écho aux alertes du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell qui avait averti que la situation en Tunisie était «très dangereuse», évoquant même un risque d’«effondrement» de l’Etat susceptible de «provoquer des flux migratoires vers l’UE et d’entraîner une instabilité dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord)».