En trois jours de combats toujours en cours entre l’armée nationale et les Forces de soutien rapide (FSR), le Soudan a déjà enregistré plus de 185 morts et 1.800 blessées, selon l’ONU.
Depuis samedi 15 avril, la lutte acharnée pour le pouvoir oppose le général Abdel Fattah al-Burhan, dirigeant du pays depuis sa prise de pouvoir en 2021, au , commandant des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), le général Mohamed Hamdane Daglo dit «Hemedti».
La situation humanitaire est catastrophique dans le pays et particulièrement dans sa capitale, Khartoum, où deux hôpitaux ont été évacués après avoir été criblés de balles et touchés par des roquettes. Tout vient à manquer: la nourriture, l’eau et l’électricité sont coupées. Mais les deux armées s’entêtent et ignorent les multiples appels à la désescalade.
Le général al-Burhan a ordonné, ce lundi 17 avril, la dissolution des Forces de soutien rapide, désormais considérées comme une rébellion armée. Pour sa part, le général Hemedti, s’exprimant en anglais sur Twitter, a appelé la communauté internationale à le soutenir contre son rival qu’il décrit comme un «islamiste radical qui bombarde les civils depuis les airs».
Dans le centre-ville de Khartoum, de nombreuses personnes sont encore bloqués dans des bâtiments proches du Quartier général de l’armée ou du Palais présidentiel. Au-delà de la capitale, d’autres villes notamment le Darfour et Nyala, au sud sont touchées par ces affrontements qui y ont fait de nombreuses victimes civiles et donnent lieu à des pillages incessants.
Médecins sans Frontières (MSF), dit avoir accueilli ce 17 avril 136 blessés dont onze sont morts, dans son dernier hôpital fonctionnel au Darfour-Nord. Sur fond d’hostilités, plusieurs ONG et agences de l’ONU ont suspendu leurs activités.
Dans la soirée de ce 17 avril, l’Union européenne a annoncé que son ambassadeur avait été agressé chez lui alors que Khartoum est en proie à de violents combats. L’ONU appelle les deux généraux à «cesser immédiatement les hostilités» car elles pourraient être «dévastatrices pour le pays et toute la région».