Les appels diplomatiques se sont intensifiés ce jeudi 20 avril, pour convaincre le général Abdel Fattah al-Burhane et du général Mohamed Hamdane Daglo, d’arrêter les combats à l’occasion de la fête de l’Aïd al-Fitr qui marque la fin du mois sacré de Ramadan.
Le patron de l’ONU, Antonio Guterres, le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, les diplomates sud-soudanais, éthiopiens ont plaidé pour un arrêt des combats pour l’Aïd al-Fitr, la fête traditionnellement célébrée pendant trois jours, et qui marque la fin du jeûne du ramadan.
Les Forces de Soutien Rapide (FSR) du général Daglo ont annoncé ce vendredi 21 avril « leur accord pour une trêve de 72 heures » pour donner un répit aux Soudanais toujours pris sous les feux croisés qui ont déjà fait plus de 330 morts.
Mais au même moment, le général Burhane apparaissait pour la première fois depuis le début des hostilités le 15 avril à la télévision d’Etat. Il a transmis un message à la nation à l’occasion de l’Aïd –comme il l’avait fait jusqu’ici au titre de patron des autorités de transition puis après son putsch– sans jamais mentionner une quelconque trêve.
« Pour l’Aïd cette année, notre pays saigne: la destruction, la désolation et le bruit des balles ont pris le pas sur la joie », y dit-il. « Nous espérons que nous sortirons de cette épreuve plus unis (…) une seule armée, un seul peuple (…) vers un pouvoir civil », ajoute-t-il, assis à un bureau en tenue militaire entre deux drapeaux soudanais.
Les cinq millions d’habitants de Khartoum, eux, commencent une septième journée sous le fracas des raids aériens, des explosions et des combats de rue.
Le général Burhane a assuré par téléphone à une télévision qu’il n’y aurait pas « de discussions politiques » avec son rival le général Daglo, dit « Hemedti »: soit il cesse de « vouloir contrôler le pays », soit il se fera « écraser militairement ».
Après une réunion avec le Président de l’Union africaine et d’autres dirigeants internationaux, « tous convaincus qu’une trêve est urgente au Soudan », le chef de la diplomatie américaine a appelé les deux généraux rivaux pour tenter une nouvelle fois de négocier une pause dans les combats, principalement concentrés à Khartoum et au Darfour (ouest).
Entre 10.000 à 20.000 personnes, en majorité des femmes et des enfants, sont passés au Tchad voisin, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).