Les populations du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) subissent une pénurie d’eau sans précédent, a prévenu jeudi la Banque mondiale, dans un communiqué faisant le point de son nouveau rapport qui propose de mener différentes réformes institutionnelles et de gestion des ressources pour atténuer le stress hydrique dans la région.
Intitulé «Aspects économiques de la pénurie d’eau au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : Solutions institutionnelles», le rapport relève que d’ici la fin de cette décennie, la quantité d’eau disponible tombera sous le seuil absolu de pénurie, fixé à 500 mètres cubes par personne et par an.
Par ailleurs, ce même document anticipe que d’ici 2050, un total de 25 milliards de mètres cubes supplémentaires d’eau seront nécessaires chaque année pour répondre aux besoins de la région, ce qui exigerait la construction de 65 stations de dessalement d’eau de mer de la taille de celle de Ras Al Khair construite en Arabie saoudite et qui est actuellement la plus grande au monde.
«Les pénuries d’eau sont une grave menace pour les vies humaines comme pour les moyens de subsistance, car les agriculteurs et les villes se disputent cette précieuse ressource naturelle et sollicitent excessivement les systèmes d’alimentation», explique Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, qui a participé à Rabat (Maroc) à la présentation du nouveau rapport de son institution.
Pour lui, «une nouvelle approche est nécessaire pour relever ce défi, notamment en déléguant davantage de contrôle aux autorités locales sur la façon dont l’eau est distribuée et gérée».
La Banque mondiale appelle les pays de la région MENA à opter pour des nouvelles initiatives, au-delà des actions menées jusqu’ici.
Pour que les réformes institutionnelles aboutissent, le rapport préconise une communication claire sur la rareté de l’eau et sur les stratégies nationales en la matière, afin d’expliquer aux populations locales les motivations de certaines décisions.
Cette approche a porté ses fruits dans des pays comme le Brésil et l’Afrique du Sud, où des actions de communication stratégique ont accompagné les réformes visant à réduire l’utilisation de l’eau en période de grande pénurie, conclu le communiqué.