Migration : La Tunisie réclame la « solidarité » de l’UE et son appui à ses réformes macroéconomiques

Le chef de la diplomatie tunisienne, Nabil Ammar a appelé ce jeudi 27 avril, l’Union européenne (UE) à faire preuve de «solidarité» avec son pays, notamment dans la lutte contre l’immigration clandestine.

Lors d’une rencontre à Tunis avec la Commissaire européenne chargée des affaires intérieures Ylva Johansson, Nabil Ammar a souligné «l’importance de l’appui de l’Union européenne en faveur de la Tunisie pour mener à bien ses réformes socio-économiques (…) dans le cadre d’un partenariat basé sur le respect mutuel et la solidarité pour mieux gérer les défis communs, y compris la thématique migratoire», indique le ministère tunisien des affaires étrangères dans un communiqué.

Le ministre Ammar a aussi «rappelé la nécessité de traiter les questions migratoires selon une approche globale basée sur un équilibre entre d’une part, le développement socio-économique et la promotion des voies légales de mobilité, et d’autre part, la lutte contre le trafic des êtres humains et de migrants».

La Tunisie, dont certaines portions du littoral se trouvent à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa, enregistre très régulièrement des tentatives de départ de migrants vers l’Italie et Malte.

Les garde-tunisiens ont annoncé avoir secouru ou intercepté plus de 14.000 migrants clandestins, durant les trois premiers mois de cette année, soit plus de cinq fois le nombre recensé pour la même période de 2022.

Les départs se sont intensifiés après un discours le 21 février du Président tunisien Kais Saied pourfendant l’immigration clandestine, la présentant comme une menace démographique pour son pays.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait averti le 20 mars dernier que la situation en Tunisie était susceptible de «provoquer des flux migratoires vers l’UE et d’entraîner une instabilité dans la région MENA» (Moyen-Orient et Afrique du Nord).