Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé samedi dernier, avoir retiré son personnel de la ville sud-soudanaise de Leer, interrompant ainsi ses services médicaux, en raison de la reprise des combats entre rebelles et forces gouvernementales.
L’organisation non-gouvernementale n’a gardé sur place que ses agents de nationalité soudanaise, a indiqué Pete Buth, le directeur adjoint des opérations de MSF. Il a précisé dans un communiqué, que «nous ne pouvons pas nous contenter d’attendre et d’observer alors que les populations civiles et les structures médicales sont de nouveau attaquées », dans l’Etat pétrolier d’Unité.
Il appelle en même toutes les parties au conflit de prendre immédiatement des mesures «pour garantir que les civils tout comme les personnels humanitaires, leurs structures et leurs véhicules, ne soient pas pris pour cible au cours des combats».
Les responsables de MSF ne peuvent s’empêcher de se souvenir des désastres occasionnés par une précédente attaque lancée l’année dernière contre la ville de Leer. Incendie et pillage de l’hôpital MSF, vol des véhicules MSF et fuite du personnel local en brousse.
«Nous espérons que les événements de janvier 2014 ne se répéteront pas», déclare, pour sa part, Paul Critchley, chef de mission MSF au Soudan du sud. Celui-ci se dit préoccupé pour les patients qui seront privés de soins nécessaires. «Aujourd’hui, c’est à contrecœur que nous évacuons à nouveau notre personnel, car nous savons pertinemment à quel point les populations civiles souffrent lorsqu’elles sont privées d’une aide médicale vitale», déplore-t-il.
En plus de MSF, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a affirmé avoir également retiré son personnel de Leer.
La ville de Leer qui se trouve dans l’Etat d’Unité, est le fief du chef rebelle Riek Machar, dont les partisans sont engagés, depuis fin 2013, dans des combats contre les fidèles du président Salva Kiir.
D’après les estimations de l’ONU, les combats actuels ont déjà provoqué le déplacement d’une centaine de milliers de personnes.