Cela fait six mois jour pour jour, depuis le 2 novembre 2022, que l’’accord de paix et de «cessation des hostilités » avait été conclu en Afrique du Sud, entre le gouvernement éthiopien et les autorités du Tigré représentées par le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) mettant fin à deux années de guerre brutale et meurtrière.
L’Accord de paix signé après des pourparlers à Pretoria sous l’égide de l’Union Africaine (UA), prévoyait avant tout, l’application d’un cessez-le-feu. En vertu de celui-ci, un nouveau Gouvernement civil de transition a également pris ses fonctions au Tigré, le précédent exécutif n’était pas reconnu par le Gouvernement fédéral.
Grâce à une normalisation de ses relations avec Mekele, chef-lieu du Tigré, Addis-Abeba a donc recommencé à verser le salaire des fonctionnaires fédéraux au Tigré ainsi que le budget régional.
Les observateurs se félicitent de la « bonne volonté » des signataires souhaitant traduire l’accord en actes, malgré d’importants retards. « Les deux parties admettent que les délais prévus étaient intenables et ont convenu de ne pas en faire un motif de blocage », explique un diplomate, Patrick Ferras, précisant que « la dynamique est positive ».
Patrick Ferras, docteur en géopolitique, estime que « les deux parties sont plutôt honnêtes et la mise en œuvre plutôt rapide », car, a-t-il dit, « ce n’est pas en cinq mois qu’on règle des problèmes pareils ».
Chercheur à l’Institut international d’études stratégiques (IISS) de Washington, Benjamin Petrini relève de son côté, les « nombreux résultats positifs » de l’accord, malgré « l’opacité » de sa mise en œuvre.
« L’arrêt quasi-total de la violence » au Tigré, mais aussi « le rétablissement des services essentiels » (électricité, télécommunications…) et l’acheminement de l’aide humanitaire « sont les principales réussites », a—t-il souligné.
L’arrêt du conflit a permis à des dizaines de tonnes d’aide alimentaire et médicale d’entrer à nouveau au Tigré, un soulagement pour la population locale après des mois de blocus dans la province. Une autre avancée concerne les principales agglomérations du Tigré qui ont été raccordées au réseau électrique et téléphonique.
Cependant, il reste encore de nombreux défis sur le plan humanitaire, dans une région exposée à la malnutrition, à des cas de violences sexuelles et où des centres de Santé ont été détruits.