Le député Job Sikhala, une figure populaire de l’opposition au Zimbabwe, a été condamné ce mercredi 3 mai, pour entrave à la justice, le disqualifiant pour les prochaines élections présidentielle et législatives.
Le parlementaire Job Sikhala, 50 ans, a été reconnu coupable d’entrave à la justice par un tribunal de Harare, presque un an après son arrestation et après avoir passé plus de 300 jours en détention.
Les accusations contre Job Sikhala s’appuyaient sur une vidéo dans laquelle il aurait demandé justice pour le meurtre d’un militant de l’opposition dont le corps mutilé avait été retrouvé dans un puits.
Les procureurs ont estimé qu’en accusant le parti au pouvoir, le ZANU-PF de la mort de cet opposant, il avait détourné les enquêtes qui se concentraient sur d’autres suspects. Job Sikhala est par ailleurs accusé d’incitation à la violence dans la même vidéo et d’avoir publié des mensonges dans une affaire distincte. «L’État a prouvé que son cas ne laisse aucun doute», a déclaré le magistrat Marewanazvo Gofa au tribunal.
Plus tard dans la journée, Job Sikhala a été condamné à six mois de prison avec sursis et à une amende de 600 dollars (543 euros), commuable en six mois supplémentaires derrière les barreaux, en ca de non paiement.
Il restera toutefois en prison dans l’attente du jugement d’autres affaires le concernant. Cette condamnation l’empêche ce député de l’opposition de se présenter aux élections présidentielles et législatives qui devraient avoir lieu en août prochain.
Par ailleurs, Jacob Ngarivhume, chef d’un petit parti d’opposition, a été condamné la semaine dernière à quatre ans de prison pour incitation à la violence et pour un appel à manifester qu’il avait lancé en 2020 sur Twitter.
Le Président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, accusé d’intensifier la répression de toute voix dissidente à l’approche de la présidentielle cette année, a promis récemment une élection «libre et juste».